Le Congrès mondial de l’Union Internationale pour la conservation de la nature, qui vient de se tenir à Marseille, a lancé un appel solennel aux gouvernements pour le renforcement de la protection des océans.
Un appel déjà lancé, il y a 160 ans, par … Jules Michelet dans un essai intitulé tout simplement « La Mer » , réédité par Folio Classique.
Dans « La Mer », paru il y a 160 ans tout juste, en 1861, Jules Michelet lançait déjà un appel angoissé aux gouvernements :
» Nous avons déjà traversé deux âges de barbarie. Au premier, on dit comme Homère : « La mer stérile ». On ne la transverse que pour chercher au delà des trésors fabuleux, ou exagérés follement.
Au second, on aperçut que la richesse de la mer est surtout en elle-même, et l’on mit la main dessus, mais de manière aveugle, brutale, violente. A la haine de la nature qu’eût le Moyen Age, s’est ajoutée l’âpreté mercantile, industrielle, armée de machines terribles, qui tuent de loin, qui tuent sans péril, qui tuent en masse.…
Il faut que les grandes nations s’entendent pour substituer à cet état sauvage un état de civilisation, où l’homme plus réfléchi ne gaspille plus ses biens, ne se nuise plus à lui-même. Il faut que la France, l’Angleterre, les Etats-Unis, proposent aux autres nations et les décident à promulguer, toutes ensemble, un Droit de la Mer. »
Et Jules Michelet de demander solennellement :
« La paix pour la baleine blanche, la paix pour le dugong, le morse, le lamantin, ces précieuses espèces qui, bientôt auront disparu….Pour tous, amphibies et poissons, il faut une saison de repos, il faut une Trêve de Dieu »