Programme 2020 du Festival des Mémoires de la Mer

Initié par Benedict Donnelly, le Festival des Mémoires de la Mer est soutenu par le Centre International de la Mer, l’Association Hermione-La Fayette et le Musée National de la Marine.

L’édition 2020 est actuellement en recherche d’un port d’attache et son programme en cours de finalisation. Pour en savoir plus, rendez-vous sur ce site.

Sans attendre, nous avons décidé de créer sur ce site une nouvelle rubrique « Le Festival en ligne » pour nous faire l’écho, tout au long de l’année, de l’actualité de la création culturelle – livres, bandes dessinées, films – en lien avec l’univers maritime.

Un retour aux sources pour ré-enchanter la voile

Une histoire de la voile

 Le commentaire de Benedict Donnelly sur le dernier livre d’Olivier Le Carrer « Une Histoire de la voile » chez Glénat.

Disons-le d’emblée, cette « histoire de la voile » est d’abord un plaisir…   pour les yeux !

Plus qu’une simple illustration des évolutions qui ont marqué, depuis deux siècles, l’histoire de la voile, « cet art de naviguer pour le plaisir » , l’image est un élément essentiel, structurant, du récit.

Un choix  revendiqué par l’auteur :  l’influence des peintres, des illustrateurs, des affichistes, des photographes a été, pour lui, déterminante dans l’attrait et le rayonnement de la voile.

Avec une subjectivité revendiquée, Olivier Le Carrer nous fait partager les coups de cœur de son musée imaginaire qui ne se cantonne pas aux frontières de l’Hexagone 

Paul Signac, Caspar Friedrich,  Edward Hopper, Winslow Homer, André Collot, Christen Kobke, Haugthon Forrest, John Lynn, Yvon Le Corre, la dynastie Beken, Marc Berthier… : une communauté d’artistes assemblée librement par l’auteur « pour nous dire que, toute laborieuse qu’elle puisse être, la voile est une fête »

Une fête loin d’être réservée, contrairement aux idées reçues, à quelques privilégiés : pas plus hier qu’aujourd’hui ! 

Olivier Le Carrer est, sur ce point, particulièrement convaincant . Son analyse détaillée et…. lumineuse du tableau ci-dessous, peint en 1819 par Caspar Friedrich, en atteste : «  Le peintre allemand d’origine modeste – son père tenait un petit atelier de chandelles -, s’y est vraisemblablement représenté en compagnie de son épouse Caroline. La présence de celle-ci rappelle opportunément que les femmes sont beaucoup plus présentes qu’on ne l’imagine dans l’histoire de la plaisance. Le bateau n’a rien de luxueux ; il pourrait s’agir d’une petite unité de pêche ou de cabotage comme on en trouve couramment dans les eaux danoises où Friedrich a séjourné plusieurs années à la fin du 18ème siècle. »

 Une sortie en mer qui n’a rien d’exceptionnelle :  « Les pêcheurs de tous pays ont toujours su profiter de leur outil de travail pour emmener leurs proches pique-niquer sur l’île voisine quand le ciel – et les contraintes de leur dur labeur -autorisait une pause . Ils ont aussi pris le pli de fêter les grands événements en faisant la démonstration de leurs compétences, autrement dit en organisant des courses aussi âprement disputées que festives».

Preuves à l’appui, Olivier Le Carrer tord le cou à quelques idées reçues bien ancrées dans notre inconscient collectif : 

« Non,le yachting n’a pas été inventé par de riches oisifs soucieux d’en mettre plein la vue à leurs contemporains. Cette caricature, alimentée depuis toujours par une iconographie abondante en bateaux extravagants et milliardaires à casquette, cache une histoire infiniment plus complexe. Les photographies des glorieux géants d’hier sont magnifiques mais trompeuses. A force de prendre toute la lumière, leurs voiles démesurées ont laissé dans l’ombre les véritables artisans du succès de la navigation de loisir : amoureux de la nature, sportifs, simples pêcheurs, aventuriers ou poètes. »

Pas très pertinente non plus, selon l’auteur, la distinction française entre un yachting exclusivement aristocratique jusqu’au milieu du 20ème siècle et une pratique qui ne serait démocratisée qu’à partir de cette date : qu’il s’agisse de compétition, de balade côtière paisible, ou d’expédition aventureuse a bout du monde, les marins de loisir ont toujours eu des profils très divers, représentant toutes les strates de la société. »

Cette remise à l’endroit de l’histoire de la voile de loisir n’est pas déconnectée des enjeux d’aujourd’hui. C’est même tout le contraire !

Olivier Le Carrer ne dissimule pas les effets pervers de la période récente : la bétonnisation du littoral avec ses 160 000 places de pontons bâties en quatre décennies pour des bateaux ventouse dont la plupart ne naviguent guère plus d’une semaine par an ; cette « étrange situation d’une industrie nautique qui vend maintenant des bateaux à 200 000 euros en plus grand nombre que ses modèles d’entrée de gamme », d’un secteur de la location privilégiant les grandes unités, oubliant au passage tous ceux qui aimeraient bien trouver un voilier « réellement adapté à l’usage d’une petite famille » ; l’effondrement de la pratique du dériveur, en partie dû à sophistication coûteuse – un vaurien valait,il y a 60 ans l’équivalent de 1400 euros alors que ses successeurs coûtent aujourd’hui entre 7000 et 13 000 euros .

Mais Olivier le Carrer n’est pas un ronchon nostalgique, loin s’en faut. Ce mordu de surf, longtemps moqué dans les salles de rédaction par les voileux purs et durs, est passionné par les ruptures technologiques, les révolutions architecturales d’hier et d’aujourd’hui qu’il vulgarise ici avec talent. 

S’il appelle à se souvenir des grands moments et des fortes personnalités qui ont marqué la voile d’hier, c’est pour mieux réenchanter la voile d’aujourd’hui. Son livre est un appel à la créativité, à l’imagination et à la transmission pour faire partager au plus grand nombre la beauté et le plaisir de la voile. 

« C’est trop beau, nous n’allons pas garder cela pour nous » : le cri du cœur de Philippe Viannay, le fondateur des Glénans qui ouvre cette « histoire de la voile » est formidablement illustré quelques pages plus loin par l’affiche créée par le peintre Gildas Flahaut pour l’édition 2017 de la semaine du Golfe du Morbihan. L’image encore et toujours …. 

Le commentaire de Frédéric Brunnquell sur le prix du film des Mémoires de la Mer 2020 « Poisson d’or, Poisson Africain »

Prix du film des Mémoires de la Mer 2019  pour « L’odyssée des forçats de la mer », le réalisateur Frédéric Brunnquell a rejoint en 2020 le jury Films des Mémoires de la Mer.

Il nous livre ici son regard sur le prix du film 2020 « Poisson d’or, Poisson Africain », réalisé par Moussa Diop et Thomas Grand. 

« Poisson d’or, poisson africain porte la force de la découverte ethnologique dans ce qu’elle a de meilleur. Le film que nous avons primé cette année nous plonge dans le monde inconnu et saisonnier de la pêche à la sardinelle et de son exploitation au large des côtes sénégalaise. C’est un film absolu dont la précision puise dans le meilleur du grand reportages et y ajoute la justesse empathique et la compréhension fine du meilleur des documentaires. Nous découvrons les réalités complexes d’une communauté provisoire composée d’enfants, de femmes et d’hommes venus de toute l’Afrique de l’Ouest exploiter la ressource abondante en poissons des côtes de la Casamance.

C’est une histoire de survie, de pratiques ancestrales, loin de toute modernité. Les hectares de rivages sur lesquels les pêcheurs débarquent les caisses de poissons et où s’installent les ateliers de fumage, sont une arène médiévale dans laquelle toute une communauté joue sa survie au risque imminent et permanent de la mort ou de la maladie.

Le film est aussi une implacable réflexion sur la vie dans un univers où l’engagement physique et le risque, son corollaire, sont les uniques valeurs marchandes d’humains démunis.

Le film révèle que sur ces plages l’organisation complexe de ces pêcheries artisanales fait vivre toute une région qui s’étend sur plusieurs pays voisins. L’arrivée inéluctable de navires industriels et de la construction d’usines, à capitaux chinois, de farine de poissons menace tout cet équilibre économique à la sociologie si riche. Au nom du profit et de la mondialisation galopante, cet univers à la fois brut et diablement sophistiqué pourrait périr. Pourtant, comme le dit un jeune guinéen dans l’atmosphère enfumé d’un four à sardinelle : « je ne suis à la recherche que du bonheur ».

Frédéric Brunnquell

Le commentaire d’Alain Cabantous sur le prix BD des Mémoires de la Mer 2020 « Algues vertes. L’histoire interdite » d’Ines Leraud et Pierre Van Hove chez Delcourt

« C’est un véritable ouvrage militant qui nous est offert avec cette Histoire interdite. Très bien informé, avec pièces à l’appui ( toute la fin de l’ouvrage est consacrée aux documents d’archives) et une démonstration efficace qui emporte l’adhésion du lecteur.

Plus qu’une B.D., c’est un dossier à charge, illustré, que les auteur-e-s ont voulu proposer au sujet d’une pollution non seulement morbide mais mortifère due à la prolifération des algues vertes sur la côte nord de la Bretagne, et tout spécialement dans la partie occidentale des Côtes d’Armor. Les premiers phénomènes inquiétants furent connus dès 1989 même si c’est surtout avec l’accident du cavalier et la mort de son cheval à Saint-Michel en Grève en juillet 2009 que le grand public commença à être sensibilisé à ce problème grave.

Le livre, organisé autour de faits précis, de rappels scientifiques indispensables et vulgarisés met très bien en valeur le rôle essentiel des lanceurs d’alerte (médecins, associations de défense de l’environnement) et la responsabilité écrasante des pouvoirs publics à tous les niveaux en raison d’un aveuglement assumé (préfecture, services sanitaires, procureurs, ministres), celle du monde paysan et de ses syndicats d’éleveurs porcins au sein de la F.D.S.E.A. des Côtes d’Armor ; celle des lobbies bretons soutenus par un Jean-Yves Le Drian qui n’en sort pas grandi (sans jeu de mots puisque le président de la Région Bretagne est toujours représenté par un personnage minuscule et une sorte de marionnette!)

De la négation du problème au nom de l’activité agricole et touristique à sa lente prise en compte, le livre est construit comme une enquête policière : une enquête passionnante, préoccupante face aux dénégations et aux mensonges d’État, qui doit se lire avec lenteur alors que l’on est parfois pressé de connaître la suite.

Le graphisme, ici et là a minima mais volontairement réaliste à travers la silhouette croquée des acteurs, avec ses couleurs appuyées autour des bleu-vert, est bien au service d’un texte parfois un peu envahissant en dépit de la respiration proposée par quelques pleines pages très bien venues à travers le parti-pris de leur composition, de leurs coloris et de leurs sujets. Et même si, par souci didactique, quelques retours en arrière rompent un peu le fil du récit, il faut prendre connaissance urgemment de cette B.D. très originale, engagée, essentielle face à une situation qui ne s’est pas toujours véritablement améliorée.

Alain Cabantous

Les algues vertes : 30 ans déjà !

Comme le rappelle Alain Cabantous, 30 années se sont écoulées depuis l’émergence préoccupante des algues vertes sur le littoral breton.

Le prix BD 2020 des Mémoires de la Mer a un premier mérite : celui de nous rafraîchir la mémoire ! Et, ce faisant, de chercher à comprendre les raisons d’une impuissance persistante, enracinée depuis l’origine dans le déni.

Les faits regroupés et mis bout à bout par Inès Léraud parlent d’eux-mêmes et constituent un implacable réquisitoire contre l’inaction malgré tous les signaux d’alerte, sans qu’il soit forcément besoin d’en appeler à l’efficacité du « lobby breton ».

Au demeurant, si les marées vertes se sont enracinées en Bretagne, elles s’étendent aujourd’hui bien au-delà du seul littoral breton .

La BD Algues Vertes est donc un achat de première nécessité en Bretagne et ailleurs !

Puisse t’elle devenir le livre de chevet des responsables publics et infirmer le propos de l’économiste américain John Kenneth Galbraith, selon lequel « en politique, rien n’est plus admirable que d’avoir la mémoire courte. »

Benedict Donnelly

Le palmarès des Mémoires de la Mer 2020

– Prix du livre : « Errances » d’Olivier Remaud au Éditions Paulsen

Lire ci-dessous le commentaire d’Alan Cabantous lors de la soirée de remise des prix samedi 26 septembre au Théâtre de la Coupe d’Or à Rochefort

– Prix de la BD  : « Algues vertes; l’histoire interdite » d’Inès Léraud et Pierre VanHove aux Editions Delcourt

Commentaire à venir

– Prix du film : Poisson d’or, poisson africain » de Thomas Grand et Moussa Diop , produit par Zideoprod

Commentaire à venir.

Le regard d’Alain Canbatous sur « Errances » d’Olivier Remaud, prix des Mémoires de la Mer 2020

Voici un ouvrage concis consacré aux deux grandes expéditions du marin danois Vitus Bering ((1681-1741) vers l’extrême Sibérie afin de découvrir et de rechercher un passage voire une continuité avec le continent américain.

Il ne s’agit pas vraiment d’une biographie classique puisque les années danoises, celles de son enfance puis la période où il suit son demi-frère au sud de l’Inde comme sa carrière d’inspecteur des douanes sont assez vite expédiées. C’est d’abord et surtout autour de son engagement au service des tsars de la sainte Russie, et Pierre le Grand en tout premier lieu, que le livre s’attache. Les minutieuses préparations (aux descriptions très précises des épissures aux manœuvres d’appareillage lors du départ d’Okhotsk), les interminables étapes de négociations politiques qui précèdent la concrétisation des projets, les non moins longs cheminements à travers la Sibérie avant de pouvoir atteindre la mer d’Okhotsk et de partir enfin vers l’est et les îles Kourile font de la ténacité un ressort efficace pour le récit. Ces chapitres étant parfois entrecoupés de digressions souvent heureuses sur l’état d’esprit de Bering, sur ses ressentiments à l’endroit de l’Amirauté de Saint-Pétersbourg, sur ses ambitions ou ses déconvenues.

Ce qui frappe encore, notamment au regard de nos habitudes contemporaines et parce qu’Olivier Renaud sait très bien en jouer, c’est la lenteur à travers la longue durée des expéditions rapportée  à l’aune d’une vie du XVIIIe siècle. Cinq ans pour la première interrompue en 1731 après avoir tenté la descente des fleuves (dont la Kalima) ; huit pour la seconde où Bering, qui perd un navire dans les brouillards, réussit enfin exploré la côte américaine avant d’achever sa vie, terrassé par le scorbut, sur un îlot des Kourile. Les trente dernières pages sur les tempêtes, la lutte contre les maladies, les privations, le débarquement en catastrophe sont d’ailleurs de tout beauté.

Le livre propose aussi un ensemble de réflexions sur les antagonismes, plus culturels que politiques, qui rythment les relations sociales de Bering. La routine de l’administration contre la soif de l’aventure ; les connaissances de salon contre l’expérience de terrain avec, en corollaire, les prétentions des savants contre le réalisme parfois brutal des navigateurs ; la supposée supériorité russe contre la « barbarie » de ces peuples du Kamchatka que Bering contribua à défendre et à protéger. 

Pour ce faire, le travail est bien servi par des chapitres courts et incisifs souvent, par des descriptions très bien menées. On pense en particulier aux paysages naturels dépeints (la perception de l’aurore boréale par exemple), et plus encore à ces scènes poignantes et sanguinaires du massacre massif d’animaux : les canards et par deux fois les renards. Bien servi encore par un sens aigu de la formule au sein de phrases brèves, elles aussi, qui paraissent contrebalancer cet apparent étirement des actions. Ainsi la  saisie en pied de Bering : « un bon mètre quatre-vingt de ténacité » ou « Il aimait commander car il aimait obéir » ; s’agissant du scorbut mortifère « pas un n’échappait au surgissement incongru de son squelette » ; et pour décrire la tempête : « La guerre passait dans les nuages ». 
Une bien belle invitation au voyage sans trop savoir quand même à quel livre nous avons affaire : un livre d’histoire qui emprunte quelques raccourcis et  contient quelques manques chronologiques que nous devrions retrouver… juste s’il en était besoin? Une biographie rien moins qu’originale ? Un ouvrage de topographie littéraire où les  étendues répulsives et sans bornes de la taïga le disputent aux conditions hostiles de l’hiver et aux agressions de la mer ? Un essai sociologique ancré dans le réel du froid, de l’inconnu, du sacrifice, des petites chicanes et des grandes jalousies, questionnant des échecs devenus salvateurs ? Un peu tout cela à la fois et ce sont ces ambiguïtés soutenues qui rendent cette lecture aussi heureuse que troublante.

Samedi 27 septembre au soir : soirée des Mémoires de la Mer 2020 au Théâtre de la Coupe d’Or à Rochefort

A l’initiative du Centre International de la Mer, de l’Association Hermione-La Fayette, avec le soutien du Musée National de la Marine, les prix des Mémoires de la Mer récompensent chaque année depuis 15 ans des auteurs de livres, de bandes dessinées et de films (documentaires ou de fiction) , qui racontent « les mondes” de la mer.

Dotés de 500 € chacun, ces prix veulent encourager les historiens, romanciers, dessinateurs, réalisateurs à raconter et enrichir la connaissance de l’aventure humaine de la mer.Ils sont décernés par des jurys réunissant des écrivains, des réalisateurs, des journalistes et des acteurs du monde culturel maritime, à des livres, BD et films documentaires édités ou diffusés durant l’année précédente.

En 2019, pour la première fois depuis la création des Mémoires de la Mer, la soirée de remise des prix s’est intégrée dans un programme de deux jours de débats, de projections, de lectures, de rencontres entre le grand public et des auteurs et des réalisateurs qui ont enrichi notre regard sur la mer, ses défis d’hier et d’aujourd’hui, et mis en valeur le patrimoine culturel et artistique associé à l’univers maritime. C’est à Fécamp, autrefois premier port morutier français que s’est déroulée la première édition du Festival des Mémoires de la Mer.

Le contexte sanitaire n’a pas permis d’organiser en 2020 la deuxième édition du Festival. Du coup, les partenaires des Mémoires ont choisi de donner un relief particulier à la soirée de remise des prix qui se tiendra pour la première fois, à Rochefort, le site « historique » des Mémoires, le samedi 26 septembre. Grâce au soutien de la municipalité de Rochefort, cette soirée se déroulera dans un lieu d’exception ; le théâtre de la Coupe d’Or, un théâtre à l’italienne du 18ème siècle.

La soirée accueillera les auteurs et réalisateurs sélectionnés pour les prix des Mémoires 2020 et en dévoilera en direct le palmarès.

Benedict Donnelly

Prix des Mémoires de la Mer 2020 : les films présélectionnés

Onze films documentaires seront en compétition pour le prix du film des Mémoires de la Mer 2020.Le jury délibérera au cours de l’été et le prix sera décerné officiellement fin septembre lors de la soirée annuelle des Mémoires.

Sélection des « Films documentaires »
Mémoires de la Mer 2020

Christopher Coutanceau, étoiles de mer

Production : Les films du bouchon
Réalisation :
Durée : 52 min/France/2019
Défenseur de la pêche durable et de l’anti-gaspillage, passionné depuis sa plus tendre enfance, la ligne directrice du chef Christopher Coutanceau est claire depuis toujours. Et c’est dans son restaurant qui vient de décrocher la troisième étoiles qu’il s’y attelle.

Frères de mer

Coproduction : Bo Travail ! + France télévision France 3 Occitanie
Réalisation : Sophie Vernet
Durée : 52 min / France /2018

Sophie Vernet a suivi pendant un an deux navigateurs, Kito de Pavant et Jon Chodkiewiez, dans leurs engagements avant leur départ en mer Méditerranée. Le film explore également les questions de filiation notamment entre un marin et sa fille
« C’est un film d’hommes qui partent et que le large dévoile. Au fait, moi, je les observe depuis la terre. Je suis une fille de marin » nous dit Lilie de Pavant, fille de Kito…

Dans les bras d’un matelot

Production : Les Docs du Nord
Réalisation : Marie Benoist
Durée : 55 min/ FRANCE / 2019

À quoi rêvent les femmes de marins? d’amour et d’eau salée? Pas forcément ou pas toujours…
Devenue femme de marin par hasard, la réalisatrice Marie Benoist se lance à la rencontre de ces aventurières du quotidien, sur la côte d’Opale, en Normandie, jusqu’en Bretagne.
En partant de l’imaginaire attaché à cette figure elle tente de comprendre la réalité de ces femmes d’aujourd’hui, pour peut-être découvrir que les « femmes de marins » ne sont pas forcément des « femmes de chagrin » mais les exploratrices d’une autre façon d’aimer, quand la mer vous sépare…

Planète Méditerranée

Production : Les gens bien Production
Réalisation : Gil Kebaïli
Durée : 96 min/ FRANCE / 2020

Antonin, Laurent, Thibault et Yanick, confinés volontaires dans la station bathyale*, ont validé une nouvelle technique de plongée : la plongée à saturation en recycleur électronique. Les 4 plongeurs n‘ont pas ou peu souffert physiquement du confinement à 13 bars durant 28 jours malgré le contexte extérieur particulièrement chaud. Malgré l’inconfort thermique, la promiscuité extrême, le goût des aliments altérés et le bruit incessant, ils savaient que cet enfermement était le prix à payer pour une nouvelle liberté et des possibilités d’observations inédites. A partir des prélèvements effectués lors des 31 plongées entre 60 et 144 m de profondeur, ces huit mois ont été pleinement exploités par les chercheurs partenaires de l’expédition pour produire des résultats uniques et originaux.

« C’est l’histoire d’un confinement extrême mais volontaire et préparé depuis des années ! Avec Gombessa 5, jamais nous n’aurons poussé si loin nos rêves de plongée, et tout à la fois, jamais nous ne serons restés si près de chez nous. La Méditerranée est notre berceau, celui qui a vu naître et grandir cette audacieuse passion : aller voir au fond de la mer ce qu’il s’y cache… »

Du pôule nord au pôule sud

Production : Momo Prod – Guirec Soudée et Monique
Réalisation : Estelle Gilles
Durée : 52 min/ FRANCE / 2019

Jeune Breton qui n’a jamais connu d’autre terrain de jeux que l’océan, Guirec Soudée écume les mers du globe avec pour seule compagnie une poule, Monique. Ensemble, ils ont traversé l’Atlantique, rallié le Groenland, affronté 130 jours emprisonnés au cœur de la banquise, franchi le périlleux passage du Nord-Ouest, mis les voiles pour le Grand Sud, essuyé des tempêtes dans les plus extrêmes latitudes, passé le cap Horn, rejoint l’Antarctique avant d’amorcer un long retour jusqu’en Bretagne. L’histoire incroyable d’un garçon opiniâtre, qui n’attend pas que ses rêves se dessinent à l’horizon, et d’une poule, concentrée de fantaisie et de courage, qui offre un œuf par jour à l’aventurier.

Poisson d’or, poisson africain

Production : Zideoprod
Réalisation : Thomas Grand / Moussa Diop
Durée : 60 min/ SENEGAL / 2018

La région de Casamance, au sud du Sénégal, est une des dernières zones refuges en Afrique de l’Ouest pour un nombre croissant de pêcheurs artisans, de transformateurs et de travailleurs migrants. Face à une concurrence extérieure de plus en plus forte, ces femmes et ces hommes résistent en contribuant grâce à leur labeur à la sécurité alimentaire de nombreux pays africains. Mais pour combien de temps encore ?

Wait and Sea, dans les eaux troubles du Brexit

Production : Aligal Production et France Télévision
Réalisation : Simon Coss / Antoine Tracou
Durée : 52 min/ SENEGAL / 2019

Je m’appelle Simon Coss ! Je suis Anglais et je vis en France depuis 20 ans. Le 24 juin
2016 avec le Brexit je suis redevenu un étranger qui ne fait plus partie de la communauté.
Antoine Tracou, un ami lui aussi réalisateur, m’a poussé à faire de mes amertumes un film.
Mais quel film ? Qu’est ce qui nous unit et qu’est ce qui nous sépare entre Bretagne et
Grande Bretagne ? La mer bien sûr.
Alors nous sommes partis tous les deux du Guilvinec dans le Finistère sur un bateau de
pêche breton pour aller de l’autre côté à Newlyne aux Cornouailles anglaises. Nous avons
essayé de comprendre les raisons de ce Brexit, quels en seront les conséquences et quels
sont les regrets des uns et les raisons des autres ?
Au moment du départ annoncé, nous avons écoutés les marins pêcheurs des deux côtés de
la Manche. Ils se croisent sur l’eau depuis des siècles, ils pêchent les mêmes poissons, ils
ont les mêmes soucis mais ils vont quand même se dire au revoir.

Les sous-marins de la France libre

Production : ZED
Réalisation : Anna Schwarz
Durée : 56 min/ FRANCE / 2019

Juin 1940, l’Allemagne nazie envahit la France. C’est la débâcle. Alors que Pétain signe l’armistice, des hommes et des femmes refusent de se soumettre et partent pour l’Angleterre. Les premiers à prendre cette décision sous les sous-mariniers de cinq sous-marins français, les premiers bâtiments de la France libre. Ils combattent durant toute la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Britanniques. Ce film raconte l’histoire de ces hommes qui font la fierté de la France.

SIllages

Production : ALEA Films
Réalisation : Léa Rinaldi
Durée : Ih29min /FRANCE / 2019

Sillages nous embarque dans la traversée de l’Atlantique en solitaire, sans assistance ni communication avec la terre, sur les plus petits bateaux de course au large : les MINI 6m50. Avec Ian Lipinski pour guide, champion des éditions 2015 et 2017, ce film nous plonge dans une compétition d’aventuriers. Solidarité, dépassement de soi et rêve se mêlent jusqu’à l’exploit. Leurs sillages se croisent comme autant de possibilités d’habiter l’océan. Une belle musique originale accompagne le film : le groupe « SQÜRL » de Jim Jarmusch, cinéaste et musicien sur qui la réalisatrice a fait deux documentaires (Behind Jim Jarmusch / Travelling at night).

Under the pole – on a dormi sous la mer

Production : ZED Production
Réalisation : Vincent Perazio
Durée : 52 min /FRANCE / 2020

L’équipe Under The Pole se lance dans un voyage immersif au cœur du récif corallien de Moorea pendant une saison de reproduction importante pour les coraux, les requins citrons et les baleines à bosse.
Grâce à une capsule sous-marine inédite, réinventant les habitats sous-marins, ils vont vivre sous l’eau 24h/24, pour observer et filmer des phénomènes méconnus. Une nouvelle aventure de 60 jours et 60 nuits au cœur de la Polynésie pour mieux comprendre le fonctionnement du récif et des animaux qui l’habitent.
Mêlant aventure humaine, exploration sous-marine et découvertes scientifiques, ce film retracera l’extraordinaire épopée de ces nouveaux explorateurs de l’océan.

Prix des Mémoires de la Mer 2020 : les BD présélectionnées

Ce vendredi 12 juin, le jury BD des Mémoires de la Mer a procédé à la sélection des albums en compétition pour le prix 2020 des Mémoires de la Mer.

Cinq albums ont été retenus. Le jury délibérera au cours de l’été et le prix sera décerné officiellement fin septembre lors de la soirée annuelle des Mémoires.

Selection-Prix-BD-2020

Le jury n’a pas intégré dans sa sélection, conformément à ses règles du jeu, les albums comportant plusieurs tomes dont la publication n’est pas achevée. C’est le cas cette année de la BD USS Constitution, commentée sur notre site cette semaine par Emmanuel de Fontainieu.

Prix des Mémoires de la Mer 2020 : les livres présélectionnés

Ce vendredi 12 juin, le jury Livres des Mémoires de la Mer a procédé à la sélection des livres en compétition pour le prix 2020 des Mémoires de la Mer.

Seize livres ont été retenus. Le jury délibérera au cours de l’été et le prix sera décerné officiellement fin septembre lors de la soirée annuelle des Mémoires

.Le jury n’a pas intégré dans sa sélection, conformément à ses règles du jeu,  le livre de Romain Bertrand  » Qui a fait le tour de quoi ? L’affaire Magellan », l’auteur ayant déjà été lauréat du prix des Mémoires de la Mer en 2013 pour « L’histoire à parts égales« .

A suivre : les albums de BD présélectionnés… »

Sélection-PRIX-LIVRE-2020

« Condamné à Mer » sur les chaînes bretonnes Tebeo et Tebesud

Cette semaine sur Tébéo-TébéSud, Hubert Coudurier reçoit Anne Donnelly, psychanalyste et auteure de « Condamné à mer, rêveries marines autour des origines » dans lequel elle passe en revue un certain nombre d’écrivains, d’Albert Cohen à Romain Gary et de Léo Ferré à Chantal Thomas, via leur rapport à la mère comme à la mer.